Les rois mages

 

 

À minuit sonnant passent les Rois Mages.

Ils viennent tous trois du pays lointain

Où fleurit la rose, où naît le matin.

Ils vont à Jésus rendre leurs hommages.

 

Ils vont saluer l’enfant printanier,

Son père Joseph, sa mère Marie.

Deux sont blancs, avec la barbe fleurie ;

Le troisième est noir comme un charbonnier.

 

Tandis qu’ils dormaient, la couronne en tête,

Un ange du ciel éblouit leurs yeux

– « Ô rois, levez-vous, le monde est joyeux ;

Ô rois, levez-vous, la terre est en fête.

 

« Allez promptement. Le Sauveur est né,

Parmi les pasteurs, au fond d’une crèche. »

La brise souffla, divinement fraîche,

Et tout le palais fut illuminé...

 

Ils vont. Leurs manteaux traînent sur la brande

Où filent gaiement par les prés mouillés.

Trente petits nains, de rouge habillés,

Sur des coussins verts portent leur offrande...

 

Voici qu’en pleins champs apparaît l’étable.

L’étoile s’arrête et la troupe aussi.

« Holà, font les Rois, entrons. C’est ici

Que nous trouverons l’enfant délectable... »

 

Le loquet tiré, sont entrés les Rois,

Ils ont, dès le seuil de la bergerie,

Salué Joseph, salué Marie,

Fait une risette au poupon, tous trois.

 

– « Fontaine d’amour où le ciel se mire,

Perle qui brillez au milieu du foin,

Pour vous adorer nous venons de loin,

Nous vous apportons l’encens et la myrrhe. »

 

 

 

Gabriel VICAIRE, L’Heure enchantée,

Éditions Lemerre.

 

 

 

 

 

 

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