L’église du village

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Joseph Christian von ZEDLITZ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans un village, de bon matin, je vis une petite église ouverte et comme elle semblait m’appeler d’un geste amical, mon cœur me poussa à y entrer.

Je n’y trouvai agenouillé qu’un petit nombre de gens en prière, car c’était un jour de travail et le temps de la moisson, un vieux prêtre donnait la bénédiction et tenait prête la Sainte Cène.

Une femme s’approcha de l’autel, serrant sur son sein son tendre nourrisson. Sur ses traits brillaient à la fois le recueillement et l’amour maternel.

Et quand sa bouche eut recueilli le pain de vie des mains du prêtre, elle le toucha à peine de ses lèvres et resta agenouillée, le regard plein de béatitude.

Alors elle imprima avec délices ses lèvres sur son enfant, et lui donna une part de la manne céleste qu’elle avait réservée pour lui.

Ô douce puissance de l’amour maternel, fleur divine de cette terre, qui partage tout et ne conserve pas même pour elle seule le corps du Seigneur.

Va, jeune femme, emporte ta pieuse consolation, et puisse une riche bénédiction t’échoir. Que toit vœu soit exaucé et puisse le bonheur sourire à ton enfant.

Et je sortis de l’église en pleurant et en songeant à une tombe éloignée, où repose depuis longtemps, couverte de gazon, la meilleure des mères.

 

 

 

Joseph Christian von ZEDLITZ.

 

Recueilli dans Les Grands Auteurs
de toutes les littératures
,

Nouvelle Bibliothèque populaire,

dirigée par Henri Gautier.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

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